Jean-Pierre DECOOL a voté le projet de réforme ferroviaire portant réunification de la SNCF et de RFF.

Faute d’avoir pu réformer structurellement la SNCF, le Gouvernement de 1997 avait imaginé la séparation juridique de la société commerciale qui exploitait les transports ferroviaires, d’une nouvelle société (RFF) gérant le réseau des lignes de chemins de fer qui supportaient les trains, et qui avait hérité en plus d’une grande partie de la dette de la SNCF initiale. Il s’agissait alors de rendre les structures de la SNCF compatible avec l’arrivée de la concurrence européenne…

Mais 17 ans après, les mêmes causes produisant les mêmes effets, la SNCF est à nouveau endettée, plombée par le statut de ses agents et le poids de leur régime spécial de retraite. Quant à RFF, son manque de moyens fait que ses milliers de kilomètres de voies ferrées se dégradent jour après jour. Faute d’avoir soigné un malade, deux infirmes ont été créés.

Il est très difficile, pour les usagers et les élus, de se faire entendre entre elles la SNCF et Réseau Ferré de France. Par construction, elles ont des intérêts divergents. Cette réalité n’est plus acceptable.

De plus, l’histoire de notre pays montre bien le rôle majeur de la SNCF originelle dans l’aménagement du territoire national. Il n’est pas pensable de faire supporter le coût des infrastructures ferroviaires par les seuls usagers.

Il faut donc revenir à la SNCF initiale, pour remettre la société sur ses rails, dans tous les sens du terme. Ensuite, il appartiendra à un Gouvernement d’en réformer durablement les structures, pour empêcher l’alourdissement de sa dette, dont le coût pénalise trop lourdement ses comptes.

En un mot, il convient de refaire les choses à l’endroit : les astuces juridiques peuvent masquer un temps les tares structurelles, mais jamais les corriger durablement. La SNCF réunifiée va se retrouver face à elle-même et à ses usagers, et le Gouvernement devant l’obligation de sa restructuration efficace.